De jeunes artistes sans frontières
Le projet De jeunes artistes sans frontières est né de la volonté d'un enseignant sénégalais à collaborer avec des classes du Québec par l'entremise d'une des membres de l'Équipe Tact. Les responsables du projet se sont alors mises à la recherche d'un partenariat. Une enseignante de la Commission scolaire René-Lévesque a fait part de son intérêt à participer à ce projet. Après discussion avec les deux enseignants, l'enseignement des arts plastiques a été soulevé comme étant une discipline plus difficile pour une utilisation pertinente des TIC dans l'enseignement de celle-ci. Le design de la collaboration a donc été développé autour de cette difficulté partagé.
Le projet s'intègre dans les curriculums scolaires des deux pays. Pour le cursus québécois, ce projet favorise le développement, par les élèves, des deux compétences de la discipline des arts plastiques prescrites par le Programme de formation de l’école québécoise (MELS, 2001). Ces compétences sont la réalisation de créations plastiques personnelles et l’appréciation d’œuvres d’art.
Pour les élèves du Sénégal, le projet permet de répondre aux exigences des activités d'éducation esthétique par des exercices de création sur un thème à partir d’exemples pris dans le patrimoine artistique universel. De plus, ils sont amenés à réaliser des activités d'initiation esthétique en lien avec des oeuvres ou de reproduction d'œuvre tirée du patrimoine artistique africain et universel tout en étant en stimulation du jugement esthétique (Ministère de l’Éducation, 1979).
Au niveau du développement professionnel des enseignants, la mise en réseau de deux classes permet d’apporter un soutien à des enseignants pour les appuyer et les encourager à réaliser des projets artistiques au sein de leur classe et ainsi démocratiser l’accès aux arts et à la culture.
Les élèves seront amenés à mener un projet à terme en suivant les trois phases de la démarche de création. En effet, pour la phase d’inspiration, les élèves ont été invités à investiguer un « problème plastique » à l’aide du KF pour saisir toute la complexité d’une œuvre d’art locale (amélioration des idées et approfondissement des connaissances). Les élèves ont dû parcourir des ressources et des références culturelles afin d’enrichir le discours collectif et développeront, par le fait même, le langage disciplinaire et plastique à des fins d'argumentation et d’enrichissement collectif ainsi qu’une connaissance plus approfondie des pratiques artistiques de leur région. Il en résultera une plus grande connaissance d’un domaine en particulier. Cette activité leur a permis de prendre pleinement conscience de la démarche d’appréciation artistique. Ainsi, à l’étape de l’élaboration, ils ont été en mesure de réinvestir le fruit de leurs recherches dans une création personnelle, ou collaborative, qui inclus les concepts importants soulevés lors de leur investigation. Les élèves ont exploité des idées plus profondes et ont pu mieux comprendre les intentions de leurs gestes transformateurs.
Pour une mise en perspective des plus réussies, les élèves ont pu prendre conscience de la portée culturelle et symbolique de leur réalisation, qui témoigne de leur culture, afin de la présenter à des élèves d’une autre culture. Ainsi, ils font rayonner leur culture à l’étranger et ont assuré un enrichissement mutuel.
Ce projet était destiné aux élèves du 3e cycle du primaire. Il peut toutefois être modifié et accommodé pour différents niveaux scolaires. Comme exprimé précédemment, la discipline scolaire autour duquel s’ancre ce projet est l’éducation artistique. Au cours de ce projet, les élèves ont été amenés à participer à différentes activités dont une création artistique. Par le fait même, ils ont développé leur compétence en lien avec l’appréciation artistique. Une compréhension plus profonde de sa propre culture a pu émerger de ce projet étant donné que l’œuvre étudiée représentait la culture de l’apprenant. Ce projet a permis aux apprenants d’avoir une nouvelle ouverture sur le monde par l’aspect partenarial du projet. En effet, la classe du Québec et la classe du Sénégal ont collaboré à distance. Chaque classe a présenté l’œuvre qu’elle a appréciée aux autres élèves. À la suite de cet échange qui s'est réalisé par visioconférence, un discours collectif a émergé sur le KF pour réinvestir les apprentissages réalisés pendant la rencontre. À la fin de l'année scolaire, les élèves ont créé leur propre œuvre individuelle, ou de groupe, qu’ils présenteront encore une fois à l’autre classe.